vendredi 28 septembre 2018

Méditation d'automne






 
Méditation d'automne - Anne Marie Zilberman


En attendant la perle,
Je restaure mon cœur,
Avec de l’or,
J’ai mis deux grands rideaux,
La lumière passe encore,
Sous les eaux,
Mes larmes nacrées,
Se reflètent en dehors,
J’ai tout dit,
Ce que j’avais sur le cœur,
C’est mon cadeau,
Écrits de mon sang,
En lettre d’or.

Mon coeur ce puit,




Mon cœur engourdi,
Ce puits sans fond,
Jetez-y vos trésors,
Un sourire d'enfant,
Un chat aux yeux d'or,
Une fleur des champs,
Un oiseau bleu mort,
Qu'il revienne à la vie,
Comme avant,
Et batte en chamade,
Au rythme du vent,
Un doux son de sanza,
Dans l'élan,
Jetez des myosotis,
Mille yeux,
D'un bleu pétant,
Qui fleurissent,
Jusqu'au firmament,
Quel cadeau,
Les yeux qui plissent,
Sous les sourires.

jeudi 20 septembre 2018

Cupidon s'en fout




 Kokian - Dessin Cupidon - 2017

Mon Dieu,
Envoie-moi un grand amour,
Je suis pas prête ?
Je ne le serais jamais,
Envoie moussaillon,
 
J'attends sur le quai,  
Les atomes en ébullition,  
Le bateau de la paix.



Un qui fera vibrer mon sang,
Un au regard de chat,
Au cœur chaud,
Un doux mélange,
Indéfini et sirupeux,
Un sourire d'ange,
Une liqueur de feu,
Dans les veines.



Je n'attends pas de lui,
Son repas,
Son carrosse,
Son couteau,
Ni même sa force,
Juste un amant aimant,
Qui m'aimante,
Je me ferais aimante,
Une corde à son arc,
Je suis née pour l'amour,


Un tampon de fabrique,
Sur le bras:
LOVE for ever.
 

Faut-il chercher pour trouver ?
Joue à cache cache,
Et tu verras,
Je me trouve,
Où tu me cherches,
Sans chercher,
La chair de mon Cher.

Il ne faut rien attendre...
Moi je m'attends à tout,
Pas "le bon moment",
Je m'en fous,
Il n'y a pas de temps,
La rencontre est là,
Je n'attends rien,
Je suis l'attente,
Je t'attends toi,
Qui me hantes.




mercredi 19 septembre 2018

Une coccinelle au plafond




J'ai une coccinelle au plafond,
J'ai pas compté les points,
P'être le nombre de mes amours,
Ou de mes chagrins,
Elle reste jusqu'au jour,
Je lui souris,
Sans faire exprès,
Elle éclaire ma nuit.

lundi 17 septembre 2018

Grandeurs de la nuit,




Photo; Luc Perrot
Je voudrais pas crever,
Sans avoir épousé Orion,
De mes dix doigts,
Mon corps en étoile,
Tendu comme un arc.

Je voudrais pas crever,
Sans avoir embrassé,
Sirius et Cassiopée,
Une étreinte galactique,
De haute voltige,
Tel un Star Trek,

Je voudrais pas crever,
Sans m'être lové,
Aux heures sombres,
Dans la grande ours,
D'un velours blanc drapée,
En suçant mon pouce.

Je voudrais pas crever,
Sans un signe de leurs parts,
Depuis la nuit des temps,
Je regarde clignoter,
Ces pulsars abandonnés.

Je voudrais pas crever,
Sans dire adieu,
Lueurs d'espoir,
Grandeurs de la nuit,
Entre deux trous noirs,
Vous êtes la vie.

Ici tout fout l'camp,
Assez divagué,
Champ d'bataille,
Où est le berger ?
C'est Vénus qui m'attend,
D'elle je suis venue,
Vers elle je partirais.

samedi 15 septembre 2018

Coquelicot,


Image: Joël Brunet


Un coquelicot pousse dans mon cœur,
Il se flétrit quand on l'arrache,
Il palpite quand on l'effleure,
Il faut que tu saches,
Seule la terre nourrit son ardeur,
N'en fais pas un bouquet,
Les pétales un peu froissés,
N'en fais pas une poupée,
Cette petite fleur,
Rouge coquelicot,
Fais-en une sœur,
Ou fais lui un bécot !

vendredi 14 septembre 2018

Le coeur en jachère







  Il m'a dit:
tu as le cœur éparpillé,
Ah bon !
Éparpillé comment ?
Comme un molkky,
En fin de partie,
Un collier craqué,
Sur le sol, éperlé,
Une plumée de perdrix,
Sur l'herbe brûlée.

Tu veux dire,
En miettes de petit poucet ?
Oui c'est ça,
Égrainé le long,
D'un chemin orgesque,
Au milieu des bois,
Égarée ou presque,
En perte de foi.



J'ai cru que non,
Que la colle aurait tenue,
Que les pleurs auraient suffit,
A regarder de plus près,
Il en a pris des gnons,
Illusion de croire,
Que sourire suffirait.



La reine t'a piqué,
Ton as de cœur,
Dans ton ventre,
Tu prends feu,
La vitesse est ton frein,
Ton chagrin te rattrape,
Dans chaque rond poing.



Une mise à nue s'impose,
Toute nue ?
Oui entièrement,
Faut voir derrière,
Retrouver faim,
Faut extraire,
La dame de cœur,
Retrouver Joie,
Karaba revit,
Plus d'épine dans son dos,
L'amour le plut haut,
Dans son cœur,
Poussent des coquelicots.

dimanche 9 septembre 2018

Etreinte du vide




Image: Akiya Kageichi, Flame.

De ma tour,
je regarde les cieux,
Un cocon de soie,
M'enveloppe de blanc.


Une gorgée de Saint Amour,
Deux poissons rouges,
Pour seule compagnie,
Les mères veillent,
Chacune leur tour.


Du coton dans les oreilles,
Personne à qui causer,
Juste un tambour,
Que je fais résonner.


De fil en aiguille,
Je couds une toile,
Entre nos mondes,
Mystérieux et fragiles,
Je lève un voile.


Étrange sérénité,
Un rouge absorbé,
Effet mer,
De mon corps céleste,
Je sors en éclair.


Un poème au bord des lèvres,
Susurré à voix basse,
Au silence du salon,
Parler de soi,
A voix douce.

Narcissique vous me direz,
Sans doute,
La poésie sauve,
De ce vide ambiant.



Plus je rentre dans la nuit,
Plus elle se tait.
Ta voix prend la place,
Étreinte du vide,
Je suis remplie,
Par ton silence,
Chancelant.