dimanche 14 octobre 2018

Mon coeur



Mon cœur,
J’avais brodé au fil doré,
Ton nom sur mon bras,
De temps en temps,
Il se rappelle à moi,
J’avais oublié qu’il était là,
Une douce mélodie,
Me berce machinalement,
Aux soirs des grands froids,
Me transporte au firmament.

Mon cœur,
Ton deuxième prénom,
Celui que tu préférais,
M'entendre murmurer,
Du fond de ma voix,
Sonne dans ta demeure,
Harmonise les sphères,
Ce son du silence,
Nous fait tenir.


Mon cœur,
J’en ai oublié le tien,
Il est juste derrière,
Sur mon bras,
Plus près tu cœur,
Que tu crois.

La nausée





Ne m'parler plus de vos amours,
De vos plans A, B ou C,
C’est comme à la télé,
Un vieux disque rayé.
Un scénario de plus,
Des séries mal ficelées,
De quatre strophes.

Ne m'parlez plus de vos malheurs,
Des nouvelles mortifères,
D’histoires indécentes,
Ce n'est pas mon affaire,
Lasse de vos broutilles,
Pardonnez mes humeurs,
Je ferme les écoutilles.


Le pire et le malheur,
J’ai déjà tout en stock,
Mon cœur,
Sous le choc,
A la nausée,
Mon cœur,
D’artichaut gelé,
Risque de prendre froid,
Plein à craquer,
Je suis soule,
De toutes vos lois,
Qui me feront gerber.


Parlez-moi de l'eau qui bruisse,
Du vin sous vos papilles,
Comme on parle d'amour,
Parler-moi de Malher ou Rimbaud,
Tout le jour,
Parlez-moi de la pluie,
Du renardeau,
Des enfants qui sourient,
Du soleil en dedans.

Je préfère à vos vies,
A toutes vos histoires,
Le doux et le vibrant,
Tout au fond de mon lit,
Aux bras de mon amant.

Océan



Peinture Ana Dess


J'irais sonder ton océan,
Pour voir,
Si ton sang est bleu,
Limpide comme l'eau,
Voir si l’Afrique est feu,
Dans ton cœur vaillant,
Voir s'il m’émeut autant,
Que tes yeux souriants.

Oh mes soeurs





Oh mes sœurs,
Vous qui souhaitez quitter,
Vos belles cages dorées,
Éprises de liberté,
Vous sentant mourir,
Vous qui voulez voler,
Faire vibrer vos chants,
Vous sentir vivantes.

Je voudrais vous dire,
Que dehors,
C’est la jungle !
Poitrine au vent,
Sans cape ni épée,
On devient cible,
À ouvrir son cœur,
Presque trop visible,
On risque l’apnée,
Des mots enjôleurs,
Plus souvent terreur,
Des mains baladeuses,
À fuir en furie.


Après mon envolée,
En pays libéré,
Planète primitive,
Des faux semblants vrais,
Je rêve de ma cage,
D’où je suis native,
D’hotter mon armure,
Qui me sert de peau,
Filer à l’anglaise,
Retrouver mes murs,
Mon nid de coton,
Des hautes falaises.


La jungle ou la cage ?

Je rêve de murs bleus,
Un nid de cheveux,
Doux et translucides,
Me laissant voler,
Une bulle de savon,
Qui veut refléter,
Sans artifices,
En délicatesse,
La lumière dorée,
Des matins clairs.


Comme l’albatros,
Je cherche un îlot,
Où trouver refuge,
Aux mains d’un héros,
Seulement affamé,
De l’Esprit lumière,
De musiques et vers.


Oh mes sœurs,
Vous qui souhaitez quitter,
Vos cages dorées,
Je vous le dis tout haut,
Ce monde est encore,
Enfant capricieux,
Ado boutonneux,
Où les hommes sont gueux,
Pourceaux effrénés,
Corps ensorcelés,
Aux jeux hasardeux.


Oh mon frère,
Je crois encore au ciel,
Je sais qu’il y a,
Quelques anges rebelles,
Quelques âmes subtiles,
Dans ce monde de fiel,
Je cherche en vain,
Un qui rêve,
D’un soleil divin,
Et qui touchera,
Sans aucune épée,
La corde sensible,
De mon âme perchée,
Au-delà des cimes.

Un sillon




Comme les vagues,
Qui s’épuisent,
Se jetant sur la grève,
Je m’acharne à creuser,
Avec mes mains seules,
Un sillon dans ton cœur,
Pour m'y glisser,
Avec douceur,
Transparente légèreté,
J’y serais sans y être,
Tu ne me verras pas,
Mais je serais fenêtre,
Un oiseau de clarté,
Comme une onde infinie,
Dans ton cœur esseulé,
Je viendrais danser.

Il y a




J’aime ce morceau de ciel dans ton cœur,
Le soleil y brille au milieu des tempêtes,
La pluie y danse au son des trompètes,
Je n’arrive pas à t’aimer pour rien,
C’est faux ce que disent les poètes.

J’aime te regarder dans les petits riens.
Il y a cet enfant sans parents,
A qui tu parles chaque matin,
Pas la pluie et le beau temps,
Non les choses essentielles,
Tu vas bien ce matin ?
Tu as bien dormi ?
Tu as mangé ?


Il y a ces roses,
Donc tu comptes les épines,
Que tu arroses,
Et regarde fleurir,
Dans le matin clair,
Sans jamais m’en offrir,
Les tiennes se donnent,
A qui vient les voir,
Pour les garder vivantes.


Il y a ta chanson,
Que tu chantes à tue tête,
De ta voix étoilée,
Celle de l'étoile inaccessible,
Dont tu tentes,
Sans succès,
De m'expliquer le mystère.

Il y a ce tableau noir sur le mur,
Où tu écris les choses importantes,
Celles qui font avancer la vie,
Vers plus de lumière,
Et les phrases que tu as prévu de me dire,
Quand je viens dans ton aire.


Il y a ce bouquin de Rilke,
Qui trône sur ton chevet,
A chaque fois,
Tu me dis un mot de lui,
A chaque fois,
Je sens qu’il est là.

Il y a tes yeux rieurs,
Tes jeux de mots à la con,
Parfois je rigole pas,
T’as pas d’humour !
Et souvent oui,
C’est ça l’amour.


J’aime ce morceau de ciel dans ton cœur,
Celui où tu cherches en vain,
Une étoile à épingler,
Tu sais qu’elle n’est pas loin,
Je n’arrive pas à t’aimer pour rien,
C’est faux ce que disent les poètes.

Un dimanche pluvieux





Un dimanche pluvieux,
Cela faisait longtemps,
La terre se sent mieux,
J’aime ce temps,
Celui du repos,
Que la nature impose,
Je regarde les oiseaux,
Qui se cachent dans les branches.
J’écoute les gouttelettes,
Qui claquent sur la vitre,
Elles applaudissent,
Je ne sais quelle chanson,
Une de celles qui réjouissent,
Sans doute une d’amour,
Un retrouvé à la fin de l’été.
Ce matin un écureuil est sorti,
En le regardant, je bois mon thé,
Je souris en dedans,
Que les feuilles tombent toutes !
Nature dévoiles-moi tes trésors !
Là est mon Or.
Un dimanche pluvieux,
C’est sûr à deux,
Ce s’rait mieux,
Je ne suis pas de taille,
Cette nuit,
Dans un rêve,
Mon clou est parti,
Il a quitté ma peau,
Reste une faille,
Je n’ai pas eu mal,
Maintenant,
Où veux-tu que j’aille ?
En pyjama !

Les miettes




J’prendrais pas les miettes,
J'te les laisse,
Même si je suis oiseau et toi chien,
Je n’ai pas pour habitude,
De manger dans la gamelle des autres.
J’attends le pain de celui qui vient,
Déjà je bois son sang,
Ni Jésus, ni Dieu,
Max est plus libre qu’eux.


Mon désir,
Je le jette dans mes poèmes,
Je sais faire,
Sensuels et suaves à souhait,
C’est ce qui plaît.

L’essentiel est ailleurs,
Les sens,
Sans le cœur,
C’est juste un costume de sang,
Un machine de guerre.

 
Moi j’ai mis mon costume de pluie,
Je ruisselle de désir,
D’absolu,
Je transpire la vie,
Elle est partout,
Dans les oiseaux,
Écureuils et coccinelles,
En eux, je jette ma quête,
En eux, je prends des ailes,
Pour un voyage galactique.


J’ai mis mon costume de plumes,
Au-dedans rouge sang,
J’arbore ma crinière,
De tout mon élan,
En mon cerveau arborescent,
Je vole dans l’univers,
Sans destination.

samedi 6 octobre 2018

En attendant



 Peinture Christian Schloé


Rien ne vient,
A part le vent,
La lumière est belle dehors,
En ce moment,
Tout est or,
Hors d'atteinte,
Plus facile d'humer le jour,
Que vivre l’amour.

En attendant,
De tomber des nues,
Je m’effeuille,
J'enlève ma peau,
Je prépare ma venue,
Dans tes bras,
Toute nue,
Tu me serreras.

Tu as raison,
La théorie c’est du vent,
Cessons d’en parler,
En attendant le jour,
Le jour où tout chavire,
Toi tu divagues,
Tel un bateau ivre,
En attendant,
Le jour de ton retour,
J'écris un livre.

mercredi 3 octobre 2018

Je n'avais pas vu




Je n'avais pas vu,
Combien tu m'aimais,
Je n'avais pas vu,
Ton cœur transpercé,
Aux reflets dorés,
Miroiter.

Quand tu m'as dit:
J'arrive !
Le mien a bondi,
Tout retourné,
Un Bambi effrayé,
Je le croyais fermé,
Dans une tour de Babel,
Dans la boîte de pandore,
Ou encore terré,
Tout au fond du terrier,
Du lapin banc.


Je n'avais pas vu,
Combien je t'aimais,
Te jetant au nez
Mes poèmes enflammés,
Nouveaux nés,
Sans savoir,
Pour qui j'écrivais,
Touchée par tes mots,
J'y répondais.


Je n'avais pas vu,
La teneur de nos mots,
Si loin si proches,
Deux cœurs en brochette,
Prêts à s'allumer,
Sur un coup de tête,
Se jouant des cerveaux,
Un Dé jeté,
Au milieu du destin,
Nous emmène plus haut.


Tu as choisi,
De faire échouer,
Sur ma rive,
Ton palpitant,
La montée des eaux,
N'effraie pas les amants,
Les réunit plutôt,
Nos mains s’emmêlent,
Sous la nuit,
On se carapate,
A tir d'ailes.

De travers



Il est cinq heures,
Je me réveille,
J'ai peur,
Il y a ce truc,
Qui te ronge de l'intérieur,
Tes cellules qui partent de travers,
N'en font qu'à leur tête,
Je vais leur parler,
Leur dire que tout est réglé,
De prendre le bon chemin,
N'oublie pas,
On fait toujours le bon choix,
Tout est là,
Rien à comprendre,
Je sais pas quoi dire,
Pas quoi faire,
J'écris ce poème,
Pour te dire qu'on t'aime,
On dit jamais assez aux gens qu'on les aime,
Toi, toi et ton retour du Jedi,
Je repense à nos fous rire,
Derrière les piles de couleurs,
Je repense à nos pleurs,
Des nuits ravageuses,
Sur ce plateau paysagé,
Tu parles d'un paysage,
Enfin en imaginant bien,
Un arc en ciel peut-être,
Les prières font des miracles,
Je ne sais pas prier,
Alors que ce poème en soit,
Et fasse que tout aille droit,
Droit dans ton cœur,
Que tout aille bien,
Que le ciel entende,
Bien à toi chère amie.

De ceux,




Tu es de ceux,
Et c'est rare,
Qui m'ont aimé,
Avant de voir,
Ma tête, mes seins,
Ou mes fesses,
Sur des bouts de papier.
Nos mots ont suffit,
A nous lier.



Tu m'as dit:
N'enlèves-rien,
Tu écris avec ton âme,
Je te vois.
Tu es de ceux,
Qui trouvent le secret,
Le trésor caché,
T'offre sans le voler,
Cet amour sacré,
Cet amour de surcroît.



Tu m'as dit:
Trois fois vole,
Vole, vole, vole,
Formule magique ?
Vole vers-moi,
Oiseau de malheur,
C'est alchimique.
Nue comme un vers,
Armée de mon être,
Je vole vers toi,
En passant sur la plaine,
J'ai perdu mes pétales,
Soyons fous,
Aimons-nous,
Avant que la vie nous avale.