samedi 23 février 2019

Lumière

 
 
Mon cœur dégouline
Exactement aux heures bleues
Il dégouline de cette lumière ineffable
Que tu m'envoies à travers ton jeu
Celui où les heures n'en finissent plus
D'user nos corps
Je me plais à veiller le feu
C'est une affaire entendue
Entre toi,
Entre moi,
Dans l'ombre ensoleillée
De tes yeux
Derrière tes paupières
Toutes ensommeillées
Je viens m'étendre
Sereine et sauvage
Mes yeux se font panthère
Éclairs de lune
Ils restituent ta lumière
Dans la nuit immobile
Transpercent ta présence
T'offrent le calumet.
Dans cette nuit d'aisance
Je bois un peu de ton amour
Pour retrouver la paix.

Myriam Serra 23/02/19

vendredi 22 février 2019

Un ours à serrer


 Illustration Chiara Bautista

Je me souviens des prières
De l'âge tendre
Celles où l'on réclamait un ours
Pour éloigner les monstres
Sous le lit
Un ours à serrer
Comme un ami
Que notre main attrape
Soudain dans le noir de la vie
Quand le visage pâli
Qu'une peur bleue ronge.
Dans la sombre nuit
Jamais je n'oublie
Ta présence mon ange
Les heures se prolongent
Se transforment en mirage
Pour t'aimer un peu plus
Quand tu t'éloignes.
M.

Nos coeurs entre ouverts



 Dessin de Véronique Kawoui Houplain

Je suis devenue l'indéfini
Une matière inconnue
D'une planète rougeoyante
Tombée des nues
Légèrement voyante
Dans des buissons ardents
Je te vois chercher
L'indéfinissable raison d'être
De l'amour : il est
Au delà du paraître
Terre impénétrable
Aux impalpables contours
A l'atmosphère envoûtante
Je ne pourrai en faire le tour
Il me faudrait d'autres vies
Moins friables
J'ai appris
A cerner le point central
De nos oriflammes
Je suis devenue
Petite lumière d'opale
Miroitant nos reflets nus
Je suis cette once de vie
Petite ronce se faufilant
Dans les filets de ta vie
Je file dans le vent
Je m'échappe un instant
Le soleil me sourit en passant
Je m'oublie un moment
Dans le sublime
De nos yeux en flammes
Est-ce nos âmes ?
Ou juste l'abîme
J'en fais une écharpe
Pour les jours sans rimes
Pour nos cœurs entre ouverts.

Myriam Serra 21/02/19

Sublime


Peinture : Ewa Hauton

Sublime,

J'ai sublimé en tout point
Transposé en mots
La ferveur de mes rêves
Mes vœux les plus hauts
Ceux jetés à la lune, au soleil
Au feu et au ciel
Je les ai presque oubliés
Jetés sur le papier
Sur la toile embrasés.

A celle qui veille :
Est-ce encore des graines ?
Enfouies si profond...
Dans l'abîme de mes envies
Vont-elles germer ?
Où partent mes rêves sublimés ?
Les fées en font-elles un collier ?
Un chapelet d'étoiles
Pour les âmes perdues
En manque de beauté ?

J'ai sublimé le plus fort
De mes espoirs
Même le désespoir
J'en ai le corps plein
Le cœur débordant
Je suis au delà
Et si le mot sublime
Sublime tous les autres
Alors je suis le sublime
Le feu éteint
De mes entrailles
Le cœur plein
J'écris la fin d'une bataille
En sublimant la faim
Mon féminin épouse enfin
Mon masculin
Dans un dernier mot
Sublime.

Myriam Serra



Comme un tableau de Miro



 
Lo spettacolo del cielo, della luna e del sole per Joan Miró

Tu cherches des preuves
L'amour ne se prouve pas
Il s'éprouve
Tu as besoin d'actes
C'est de l'ordre du don

Du don de soi
Je le garde pour les enfants
J'arrête de réfléchir
Réfléchir ta lumière
Me suffit
Accueillir ton verbe
Me grandit
Ton sourire me réveille
Un point c'est tout
Il n'y a qu'une merveille
La vie en nous
Envie d'être
Comme l'arbre respire
Immobile et vivante
Lune descendante
Au plus bleu de la nuit
Soleil montant
Au plus blanc du jour
Accueillir en riant
La rencontre improbable
De nos contraires
Nous reliant
Au chemin fragile
Du grand mystère
Et se distillent
En idylle éphémère
Comme un tableau de Miro.

Myriam Serra

Saint Valentin


Je n'attends rien
Ah si seulement...
Bien sûr que j'attends
Un amoureux dans ma vie
Drôle, sensible
Doux et sauvage
Qui n'a pas envie ?
D'aimer, d'être aimé ?
Pris dans des bras
Saint Valentin ou pas
Dans mon caprice tragique
Avec pertes et fracas
Je rêve du feu magique.

Bien sûr je sens l'amour du ciel
Comme une pluie de lumière
Tomber sur moi
Le premier soleil
Jette au feu ma prière
Avant le réveil.

Bien sûr je désire l'amour
L'amour qui embrase
Qui embrasse tout...
Tout sur son passage
Qui nous rend fous
Et pas sages du tout.

Bien sûr j'ouvre les bras
A plus grand que moi
Poussière je suis
Sous des perles de pluie
Je cultive la joie
De mes Inspires.

Bien sûr j'aime
A travers mes poèmes
Mais ce soir...
Je voudrais un baiser
Le plus doux qui soit
Sur mon front déposé
Ne plus avoir froid
Sur une envolée
Tout réchauffer
Jusqu'au fond des os.

Bien sûr j'aurai mon printemps
Des jours vibrants
Je sais ouvrir les bras
En mon cœur impatient
Il me reste la foi
En des jours souriants
Avec ou sans toi
La joie au dedans
Pour braver le froid
J'ai un manteau blanc
De nuées ardentes
Un Aum rugissant
De sa puissance latente
Vibre jusqu'à toi.

Myriam Serra


De l'amour dans l'air


 




Photo: Un A au dessus de moi 14 février 2019

Y a de l'amour dans l'air
Comme les autres jours
Le soleil d'hiver
Brille à travers ma chemise
Traverse mon cœur
De lui je suis éprise
Est-ce l'heure ?
Une traînée d'amour dans le ciel
S'épuise à crier
Personne ne l'entend sauf moi
Je dois relayer
Le A.
Je m'entraîne
Mais est-ce seulement possible ?
Il n'y a pas de notice
Aucune explication
Suffit-il que le cœur palpite ?
Il court, je cours
Je décide de l'attraper
De ne pas résister
A l'idée d''aimer. 

M.


Ecrire


Vague - Irlande 2014


Écrire pour fuir
Écrire pour ne pas pleurer
Écrire pour jaillir
Écrire pour ne pas mourir
Écrire pour donner
Écrire pour m'éternir.

L'eau de mes vers coule en moi
Comme un fleuve sans nom
Sang bouillonnant
De ma rébellion
Les vers dissonants
S'écoulent lentement
Vers une mer insatiable
Tordant mes boyaux
De mots insaisissables.

Écrire mes envies de te dire
Le fond de mes folles pensées
Écrire pour la joie
Des heures insensées
Écrire pour rire
Des mots déjantés
Écrire pour gémir
Entre tes doigts
Écrire pour te retenir
Écrire pour toi.

                              Myriam Serra

Coeur-Bombe



Hülya Özdemir
4 décembre 2018
“out of daydreams”


Mon cœur est une bombe à retardement
Il attend son heure
Tout simplement
Je n'ai pas peur
La nuit noire a passé son tour
Cette-fois
Au plus blanc du jour
Je te vois.
M.


J'ai le ciel


 
 

J'ai le ciel comme plafond

Éternel tableau

En mouvement perpétuel

Où dansent les oiseaux

Soutenus par les airs

Chapelle de Sixte au naturel

Évasion crépusculaire

Il est toujours beau.

Myriam Serra

Je suis celle...


Hülya Özdemir illustration
 
Je lancerai mon sourire
Celui des jours heureux
Quand ton âme sera perdue
Tu verras
Je suis celle qui sourit.


Je couvrirai ton corps
Des plus doux baisers
Ma bouche tel un radar
Tu verras
Je suis celle qui embrasse.

Je t’enlèverai un soir
Vers un lieu inconnu
Au milieu de la nuit
Tu verras
Je suis celle qui s'aventure.

Je prendrai tes silences
Pour des pensées de feu
Comprises à demi mots
Tu verras
Je suis celle qui devine.

J'écrirai les jours gris
Des messages de braises
Qui enflamment ta vie
Tu verras
Je suis celle qui écrit.

Je réchauff'rai ton corps
Dans le creux de l'hiver
De ma plus vive ardeur
Tu verras
Je suis celle qui enflamme.

J'écouterai ton cœur
Dans la nuit endormie
Des mots jamais dits
Tu verras
Je suis celle qui comprend.

Je prépare un jardin
La terre entre mes mains
Pour accueillir la vie
Tu verras
Je suis celle qui fleurit.

Je ferai le vide dans ma vie
Une place pour toi
La meilleure qui soit
Tu verras
Je suis celle qui est là.

Myriam Serra 10/02/19

samedi 9 février 2019

Printemps des poètes 2019




Venez écouter mes poèmes le 10 mars 2019

A Trévoux

Printemps des poètes

20 ans

La beauté


vendredi 8 février 2019

La vie a repris

J'ai regardé par dessus mon épaule
La vie a repris
Une légère bise frôle
Mon corps endormi
Un rayon se perd sur mon front
Même plusieurs
Le soleil s'abat sur moi
A commencé la fonte des heures
Une pluie de photons
Décide de ma vie
Fenêtre ouverte j'entends
Monter les chants d'oiseaux
Une symphonie hors du temps
Improvisée, harmonieuse
Sifflote à mes oreilles
J'ai la bouche rieuse
Mi mouette mi corneille
Je pars sur l'autre rive
Prête à embrasser
Les premières fleurs
Je fonds en fumée
Sous l'œil ravageur
A moitié réveillé
D'un myosotis en fleurs
Un cœur ensoleillé
Me monte à la tête
Je perds pied
C'est l'amour
L'amour qui embrasse tout
Tout et c'est beaucoup
Lumière du jour
Toi qui t’immisce
Dans mon cou
Au doux solstice
Envoie moi l'amour fou
Que je m'éclipse.

Myriam Serra 08/02/19

Dis-moi



Dis-moi
As-tu déjà pleuré un grand amour ?
Non
Tu devrais.


Dis-moi
as-tu déjà aimé plus que toi-même ?
Non
Tu devrais.



Dis-moi
as-tu déjà porté la vie entre tes bras ?
Non
Tu devrais.



Dis-moi
As-tu déjà écrit une lettre d'A ?
Non
Tu devrais.



Dis-moi
As-tu déjà embrassé sur les yeux ?
Non
Alors...



Embrasse-moi
Si tu veux
Je suis perdue
J'erre depuis des lustres
Dans le feu d'une vie
Sans flammes
Je traîne mon buste
Avec le cœur nomade
Où tourne en boucle
Une chanson de Gainsbourg
Au vent mauvais
Sans histoire d'A
Je vais m'éteindre
Ouvre tes bras
Je peux t'étreindre
Une joie enfantine
Je donne
Elle est mutine
45 tours de piste
Les cœur dansent
Toi tu frissonnes
Moi je m'envole
Dans un battement de cœur
On s'abandonne.



Dis-moi
N'as-tu déjà regardé que moi au bal d'hiver ?
Non
Tu devrais.



Myriam Serra 07/02/19
Gainsbourg - 1973

Dans mon pieu


Je reste dans mon pieu
Il y a bien une coccinelle
Sur la fenêtre qui annonce
Je ne sais quel bonheur
Je reste dans mon creux
Il n'y a bien qu'un amour
Qui pourrait m'en sortir
Me tirer du sommeil
Enfin me dévêtir
De mon ciel.

Je plonge



Dans ma phase hibernative
Des jours amers
J'efface mes douleurs
A l'eau de mer
Un sordide sortilège
Se joue en mon cœur
Comme des notes de solfège
Folles furieuses
Improvisant ma vie
A chaque inspire
Je me fais rieuse.
Je jette une bombe
Dans le bleu profond
De mes nuits blanches
Je dévergonde mes habitudes
Elles se déhanchent
Partent en trombe
En tordant des fesses
Puis elles tombent
Coriaces croyances
En d'autres mondes
En faux dieux
Aux flammes jumelles
J'en passe
Et des meilleures
Les anges, les fées, les monstres
Sous le lit
Ne me font plus peur.

Je veux me réveiller
Sous l'ombre bleutée
De ton rêve éveillé
L'heure du bain à sonner
La vérité nous ronge
Je voudrais me noyer
Soudain je plonge
Dans le bleu de tes yeux
Aux allures mystiques
Je dévoile mes songes.


Myriam Serra 05/02/19

samedi 2 février 2019

Dans ma chrysalide



 

Illustration : « Allégorie de Soie », Salvador Dali
Dans ma chrysalide de Soie
J'arpente les routes du cœur
Les voies du Soi
Ce rien d'autre que moi
J'apprends avec stupeur

Qu'il n'est rien d'autre que toi
Je n'ai plus peur
Je suis toi
Nous sommes cette voix
Ce petit rien du Soi.

J'ai pris


 Peinture : Jimmy Lawlor

J'ai pris le blizzard
Pour te rejoindre
Ne pas être en retard
Au rendez-vous
Un grand feu
Je vois poindre
Au fond du couloir
Tout noir
Qui mène au plus fou
De nous.
Tout au bout
Se balance l'espoir
Auquel on veut croire
J'ai pris mon manteau-étoiles
Pour te couvrir
De lumière solaire
Elle va juste t'ouvrir
Un nouveau sanctuaire
Mon doux solitaire.

                       Myriam Serra 01/02/19

Ensommeillée



Ensomeillée près de toi
Dans les draps trop blancs
De mes vieux rêves
Je fantasme ma vie
Je m'effeuille doucement
Dans tes yeux
Au grès de ton souffle
Je m'envole près des cieux
Je perd mes attributs
Tu décides de moi
Découverte en un regard
Mise à nue
Une porte s'ouvre
Tu me dis
La vie est un jeu
Alors, une partie de cache-cache
Débute au hasard
Auquel tu ne crois pas
Dès l'aurore
Je cache juste mes yeux
Comme une enfant
Et bien sûr
Tu me trouves
Dans leur profondeur
Tu te noies
Au bout d'une partie sans fin
Tu reviens à la vie
Au bout des kilomètres
Dans le sable le plus fin
De mon être
Tu marches
Au bout il y a l'eau
Qui assoiffe ta faim
De ma peau
Au dessus il y a toi
Sublime émoi
Complice
Tu glisses en moi.

Myriam Serra 30/01/2019